jeudi 2 mai 2013

Stéphanie Cook

  Pour la première fois le pentathlon moderne féminin devient un sport olympique en 2000 à Sydney. C'est un fait historique pour une discipline d'origine militaire.
Stéphanie cook y participe alors sous le drapeau de la Grande Bretagne avec sa compatriote Kate Allenby (faisant figure de favorite).
Cette athlète écossaise née le 7 février 1972 à  Irvine, est âgée de 28 ans au moment des JO australiens. Elle n'a pas d'ambition particulière, si ce n'est "de savourer ce moment si spécial et de profiter de cette expérience unique dans une vie". 
Ce jeune médecin passionné par sa profession est loin d'imaginer qu'elle va remporter l'or Olympique, en Australie.
 Subventionnée par la loterie britannique, elle s'est s’entraînée régulièrement, allant jusqu'à mettre entre parenthèses ses études de médecine (menées à Cambridge d'abord puis au prestigieux Lincoln college d'Oxford, ensuite).

Mais pour comprendre son exploit il est nécessaire de revenir au source de ce sport peu connu.
Le pentathlon moderne est constituée de 5 disciplines sportives, plus différentes et difficiles les unes que les autres: le tir, l'escrime, l’équitation, la natation et la course.
Ces épreuves très masculines au départ,  furent inventées par le baron Pierre de Coubertin pour les premiers jeux olympiques de l'ère moderne, (bien qu'elle n'apparurent en réalité qu'aux JO de 1912). Il y voyait la discipline sportive par excellence, celle du "soldat accompli".
 Ce sport perpétue la bravoure d'un jeune officier de cavalerie française dans les rangs napoléoniens au 19ème siècle. L'officier a monté un cheval inconnu, pour délivrer un message. En chemin, il fit un duel d'escrime, tira sur un soldat qui a tué son cheval et couru pour poursuivre sa mission et finalement traversa une rivière à la nage.
Stéphanie Cook connait bien cette discipline puisque 5 ans auparavant, elle concourrait déjà pour l'université d'Oxford. Mais elle inclut dans son entraînement des ingrédients peu communs. 
A Sydney, la Bible fait partie de sa préparation mentale. Dans ses moments quotidiens de récupération, elle se met à l'écart pour méditer sur un verset. " Dieu est une priorité dans ma journée  et il est important d'être discipliné dans sa vie chrétienne"
La pentathlète écossaise a grandi dans une famille chrétienne et se souvient d'avoir toujours eu prés de son lit un nouveau testament. "Je savais dans mon fort intérieur que quelqu'un me regardait et s'occupait de moi"
Mais c'est à l'âge de 17 ans, lorsqu’elle rejoint une amie membre d'un groupe de jeunes d'une église de Cambridge, qu'elle prend vraiment conscience du décalage entre sa croyance et sa foi. "Ma foi, bien qu'elle a toujours été présente a pris alors beaucoup plus de sens et de clarté dans mon esprit". Stéphanie a aussi son héros, son modèle sportif qui l'inspire avec Eric Liddell; " moins par ses résultats mais plus par la manière qu'il s'y est pris pour les atteindre".
La foi de Stéphanie outsider à Sydney, s'illustre bien dans cette journée mémorable ou rien n'est joué d'avance et où la victoire fut acquise sur le fil lors de la dernière épreuve.
Dimanche 1 octobre 2000, la compétition démarre tôt, à 6h45 par le tir au pistolet. Stephanie est huitième. Après une pause d'une heure, l'escrime commence. Elle perd quatre de ses cinq premiers combats, mais elle garde confiance en elle et remporte les dix autres. Elle glisse alors à la 14ème place. A midi les concurrents sont à la piscine olympique. Elle est toujours aussi motivée et pour preuve elle bat son record personnel mais reste à la même place au classement général. Puis vint le saut d'obstacle, qui lui fait grappiller quelques places pour revenir 8ème.  A 17 heures arrive enfin l'heure de la dernière épreuve: le cross country, ou 3000 mètres restent à parcourir pour peut être viser une place sur le podium. Les concurrents sont espacés en fonctions des points qu'ils ont accumulés sur les autres épreuves. Partie en huitième position, à 49 secondes de la première, elle parvient à revenir progressivement jusqu'à la 4ème place à la mi-course. Et là elle décide d'accélérer et double une concurrente pour se placer en 3ème position. Elle sait qu'elle peut décrocher le bronze, mais sa foi la pousse à viser encore plus haut. Elle s'attaque alors aux favoris. Sa compatriote d'abord puis l'américaine qui a mené toute la compétition se retrouvent derrière elle. Elle gagne avec seulement 2 secondes d'avance. Il est 17h30. Après 12 heures de compétition, le médecin écossais décroche sa plus belle médaille.
Un an plus tard, sur sa lancée,elle conclura sa carrière en apothéose, devenant en juin championne d'Europe, puis en en juillet de la même année: championne du monde.


Aucun commentaire:

Enregistrer un commentaire